A l'occasion des rencontres du PREBAT (Programme de recherche et d’expérimentations sur l’énergie dans le bâtiment) qui se tiennent actuellement à Perpignan, Jean Carassus, directeur du département Economie et sciences humaines au CSTB, nous livre les enseignements de sa récente étude socio-éco-technique intitulé "Comparaison internationale bâtiment et énergie", mené conjointement par 55 ingénieurs, économistes, sociologues de 12 pays différents. En tant que Directeur du Pôle Economie et Sciences humaines du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), quelle importance tiennent, selon vous, ces disciplines au sein du monde de la construction ? L’importance des sciences humaines dans la construction est souvent sous-estimée. La technique est privilégiée par rapport à l’aspect économique et sociologique.
Pourtant, il me semble indispensable de les placer au même niveau, tout en redéfinissant bien leurs rôles respectifs. L’économie et les sciences humaines permettent de comprendre et de mesurer les enjeux sociétaux et la technique doit être non pas un but en soi mais l’outil à la hauteur de ses enjeux. C’est pourquoi, en tant que Responsable du Pôle Economie et Sciences humaines au sein d’un centre de recherche technique comme le CSTB, mon objectif n’est pas de m’appesantir sur le manque de place de la socio-économie mais de sensibiliser les acteurs du bâtiment, autour des grands enjeux auxquels nous avons à faire face (comme par exemple les gaz à effet de serre), afin d’avoir une approche globale des problématiques.
A ce titre, d’ailleurs, au lieu d’opposer les termes de sciences "dures"(technique, etc.) aux sciences "molles" (sciences humaines, etc.), il me paraît plus judicieux de juxtaposer les sciences "dures" et les sciences "douces", afin d’assurer leur interaction. De la même façon qu’un "software" et un "hardware" ne fonctionnent que s’ils s’avèrent complémentaire.
Cette complémentarité entre ces disciplines est d’autant plus essentielle que l’univers de la construction est complexe, de par d’une part la multiplicité de ces acteurs et d’autre part la grande diversité de l’offre et de la demande" lire la suite.
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