Ce blog a pour objet de donner vie au projet "mater face B", troisième volet de la plateforme pro territoires2demain. Il constitue le lieu de mise à disposition d'informations qui interrogent les formes possibles des territoires de demain. En milieu urbain, plus rural ou périurbain, de la grande à la petite échelle, de nombreuses questions se posent : quelle forme urbaine, quelle forme architecturale, quel modèle social pour vivre ensemble, quels principes de solidarité et d'action collective, quel rapport à la nature, au patrimoine, quelle place pour la culture, quelles pratiques sociales pour quelles représentations ? Bref, quels territoires dessinons-nous ? Quels territoires voulons-nous ? La diversité des sujets est voulue. Chacun peut se prononcer sur les problématiques qu'ils soulèvent. En complément, le blog horizons urbains offre un regard diachronique sur le recours à l'imaginaire dans la pensée de la ville.
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jeudi 5 février 2009

NEWS ••• S'APPROPRIER LA VILLE : UNE EXPO


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L’exposition Actions : comment s’approprier la ville, que propose le Centre Canadien d’Architecture (CCA), présente 99 interventions à l’origine des transformations positives survenues de par le monde dans les villes contemporaines. Des architectes, des artistes et des collectifs en provenance du monde entier redéfinissent des activités en apparence anodines comme le jardinage, le recyclage, le jeu ou la marche. Par leurs interactions expérimentales avec l’environnement urbain, ils montrent que l’engagement individuel contribue à façonner la ville et suscite l’engagement des autres résidants.

Actions : comment s’approprier la ville présente et documente des projets précis réalisés par un éventail d’activistes – architectes, ingénieurs, professeurs d’université, étudiants, enfants, pasteurs, artistes, planchistes, cyclistes, mangeurs de racines, piétons, employés municipaux et autres personnes soucieuses d’améliorer l’expérience urbaine par des interventions surprenantes et souvent ludiques. Par leur engagement, ces individus ont suscité de profondes transformations dans les villes contemporaines.

L’exposition présente diverses interventions réalisées de par le monde : projets d’architecture contemporaine, concepts de design, recherches et autres idées véhiculées par un éventail de documents incluant des dessins d’architecture, des photographies, des vidéos, des publications, des artéfacts et des sites Web. L’exposition s’attache en particulier aux instruments utilisés par les activistes, y inclus des pièces inusitées – pneumatiques géants, robes servant à ramasser des fruits, lance-fusées pour bombe à semences et vélos hybrides à brouette.

Les 99 actions de l’exposition comprennent des projets liés notamment à la production de nourriture et aux possibilités d’agriculture urbaine; à la planification et la création d’espaces publics qui renforcent les interactions communautaires; à la conversion d’édifices désaffectés qu’on voue à de nouveaux usages; à l’utilisation du tissu urbain, tel un terrain consacré au soccer, à l’escalade, à la planche à roulette ou au parkour; à l’usage des routes pour la marche, ou l’utilisation des voies ferrées comme parcs; et à la conception de vêtements qui déjouent les barrières urbaines dressées pour empêcher qu’on se repose sur les bancs ou qu’on glisse sur les rampes.

Andrea Sala, de Milan, a conçu le design de l’exposition, et le design graphique, incluant la présentation des brochures, est l’œuvre de Project Projects, de New York.

lundi 15 septembre 2008

DU BIENFAIT DES VILLES

"Les innovations majeures se développent dans les grandes villes

A l'occasion de la 8ème Conférence des villes qui s'est déroulée le 11 septembre à l'hôtel de ville de Paris, à l'initiative de l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), son président Michel Destot plaide pour un renforcement institutionnel et politique des grandes agglomérations françaises et européennes, à la hauteur des enjeux qu'elles portent en matière de compétitivité économique, de cadre de vie et de développement durable.


En quoi les agglomérations peuvent-elles être vecteur de progrès économique et social?
Si on regarde l'histoire des grandes civilisations, on constate que c'est généralement à partir et autour des villes que s'est développée l'humanité: Athènes, Rome, Florence, Paris, Londres ou New-York.
L'Etat-nation est une notion assez récente qui s'est propagée dans le monde essentiellement au 20ème siècle. Si nous faisons le bilan du 20ème siècle, avec ses guerres et ses génocides, nous voyons bien où cela peut conduire.
C'est pourquoi nous plaidons, au plan européen, pour que le fait urbain soit clairement reconnu. En Europe, 80% des gens vivent en ville, 60% dans de grandes villes. Et le phénomène d'urbanisation est un phénomène planétaire.
La question urbaine est donc aussi importante et déterminante que le changement climatique. Faire l'impasse sur le phénomène urbain et sur la réalité des villes serait une grave erreur, lourde de conséquences.

La grande ville ne porte pas toujours une image positive...
Chacun se rappelle que, lors du face à face télévisé de la dernière élection présidentielle, les deux candidats n'ont parlé de la ville qu'en termes négatifs, qu'il s'agisse d'insécurité, de délinquance, ou des difficultés des banlieues. Il faut arrêter de stigmatiser ainsi les grandes villes et de les accuser de tous les maux.
Bien sûr, étant donné leur poids démographique, c'est dans les villes que se concentrent les problématiques sociales. Mais c'est là aussi que se développent les innovations, de tous ordres, techniques, culturelles, sociales, et les institutions qui les portent, comme les universités et les pôles de compétitivité, et c'est là que s'expérimentent les politiques de solidarité.
D'autre part, il n'y a pas de grande politique nationale -environnement, transports, social, économie, recherche, culture- qui ne concerne directement les grandes villes, et ce dans tous les pays. Nous avons donc, nous les élus des grandes villes, le devoir de faire valoir ce qui est expérimenté sur le terrain, de rendre compte de ce qui marche et de ce qui marche moins bien. Or quel est le territoire le plus à même de faire la synthèse entre l'économique, le social et l'environnemental - c'est-à-dire de réunir les trois piliers du développement durable- si ce n'est la grande ville, l'agglomération. Les grandes villes sont le niveau où peuvent se synthétiser les préoccupations du développement durable, pour construire la ville durable.

Comment peut-on lutter contre l'étalement urbain?
En adoptant une autre conception de l'aménagement du territoire. Notre politique en la matière est encore très marquée par l'image "Paris et le désert français", pour reprendre le titre du livre célèbre mais déjà très ancien de Jean-François Gravier: il s'agit de remplir des vides, mais jamais de toucher à l'existant. On aboutit ainsi à une politique pointilliste. Mais si le pointillisme a donné de beaux résultats en peinture avec Seurat et Signac, il n'est pas de mise en aménagement du territoire. Cet arrosage du territoire, qu'il ait été motivé par du clientélisme politique ou parce que le mot d'ordre général était de compenser la puissance de Paris, a coûté très cher au pays.
Les pôles de compétitivité pourraient constituer une intéressante remise en ordre de la politique d'aménagement du territoire. Mais leur longue liste, qui comporte 72 pôles, alors qu'il aurait fallu favoriser l'émergence d'une petite dizaine, risque de perpétuer cette inefficacité propre à tout saupoudrage. Si l'on concentre les moyens sur les agglomérations les plus prometteuses, sur des activités stratégiques données, alors on les met en mesure de faire ensuite retomber les bienfaits de leur croissance sur l'ensemble de la région et de ses entreprises. A cet égard, le maillon manquant dans notre tissu d'entreprises est celui des entreprises moyennes. Or précisément, c'est l'échelon régional qui peut le régénérer, sous l'effet d'entraînement des agglomérations. Je dis qu'il faut concentrer les moyens là où on a les meilleures chances de provoquer des effets bénéfiques sur le maillage économique.

Comment contenir le penchant naturel des Français pour la maison individuelle?
Il ne s'agit pas de faire de la densité, terme qui d'ailleurs peut faire inutilement peur, mais de rechercher la compacité. On peut avoir une ville compacte, bien adossée à ses réseaux de transports, avec des espaces verts et des espaces publics de convivialité. Car les Français ne peuvent plus passer une partie aussi importante de leur vie en voiture, et on constate d'ailleurs un certain retour des jeunes ménages vers les centres-villes.
Mais la compacité, ça s'organise, notamment au travers des Plan locaux d'urbanisme (PLU) et des Schémas de cohérence territoriale (SCOT). Il faut établir une cohérence entre l'urbanisme, les déplacements et le développement économique. Il faut refuser la concentration des logements sociaux, et favoriser la mixité sociale sur l'ensemble du territoire de l'agglomération. Il faut implanter les logements et les équipements le long des lignes de transports collectifs. Tout cela rend indispensable le fait que le président d'agglomération soit élu au suffrage universel direct, pour disposer en toute légitimité de compétences fortes dans ces domaines-clés"". source

dans le même temps voir : "

"Les 4 grands défis Villes 2.0"

lundi 19 mai 2008

Course à la ville écolo : un non sens ?



Voilà que les chinois imaginent la ville écologique. Pourquoi pas. Mais, chinois ou pas, est-ce le bon réflexe que de focaliser en un même lieu tout ce qui va dans le sens d'une approche environnementale de l'urbanisme et de l'aménagement ? Retenons qu'il s'agit d'une expérience grandeur nature susceptible d'informer l'action à mener sur l'existant.

"Confrontée à des pénuries d'énergie et à des problèmes de pollutions récurrents, la Chine testera avec Dongtan la construction d'une éco-ville, conçue en tant que telle dès le départ. Cette méthode permet de mettre en place, grandeur nature, toutes les dernières innovations techniques et urbanistiques, en terme de production d'énergie verte, d'isolation, de circulations douces notamment. Les derniers principes en matière d'écologie seront appliqués comme l'implantation d'éoliennes, favorisation des transports en commun, Utilisation de la biomasse , véhicules électriques, isolation végétale, panneaux solaires, etc."




vendredi 16 mai 2008

La ville façon DisneyLand : limites de la ville nouvelle







Sous prétexte de faire de la "ville compacte" peut-on tout se permettre ? Le modèle retenu pour imaginer le centre urbain de Val d'Europe interroge. "La ville nouvelle de Marne-la-Vallée s’étend sur 25 km et comprend 4 secteurs : Porte de Paris, Val Maubuée, Val de Bussy et Val d’Europe. L’urbanisation s’est développée d’ouest en est, le Val d’Europe étant le secteur le plus récent. Marne-la-Vallée compte 257 000 habitants pour 26 communes. Dans la convention de 1987, l’Etat donne à la société Euro Disney un rôle qui va bien au-delà de son activité de développement de parcs de loisirs. L’opération Euro Disneyland se fait par phases successives, chacune d’elle comprenant des programmes élaborés en concertation avec l’Etat et les collectivités locales. Au fur et à mesure de la mise en œuvre des phases d’aménagement, la société Euro Disney acquiert des terrains viabilisés auprès d’EPAFrance avant de les vendre à des opérateurs privés (constuction de bureaux) ou de les conserver dans son patrimoine en vue de développements touristiques, immobiliers et économiques". Le décalage incroyable existant entre un tel parti d'aménagement et d'urbanisme et la réalité du territoire pose un vrai problème à l'heure, il est vrai, où l'hésitation est maladroite puisque ne sachant pas choisir entre la maison à 15€ par jour ou 100.000€ selon la formule, la volonté de densifier (notamment par le renouvellement urbain) et la protection des territoires, fussent-ils franciliens.
version US : celebration 
Celebration draws on and celebrates the best aspects of traditional American town planning and architecture. What has worked well for centuries in places like Nantucket, Coral Gables, and East Hampton is here amended to meet contemporary needs. Cars park on streets and in the center of blocks; a network of roads and open space – parks, paths, water courses, lakes, canals and an encircling golf course --- connect the different areas of the community encouraging walking and biking. Houses have wide front porches that help to reestablish the street as the main public setting. Shared alleys encourage conversations. In the town center there are apartments over shops, a town hall, a church, a bank, a grocery store, restaurants and office buildings, a cinema and post office. 
 

jeudi 1 mai 2008

Éco-quartiers en colloque (Lausanne, sept 2008)



"Les notions d'éco-quartier et de quartier durable émergent aujourd'hui de façon récurrente. De nombreux quartiers durables « modèles » ont vu le jour en Europe du Nord, et cette tendance s'observe aussi en Suisse, avec plusieurs projets réalisés (Ecoparc à Neuchâtel, Zürich West, Sulzer areal à Winterthur) ou en cours (Projet Métamorphose de la Ville de Lausanne, Malley à Renens, La Praille à Genève). "

jeudi 24 avril 2008

La Défense, une modernité déjà dépassée ?





from nogoland 
"Qu’elle soit utilisée comme repoussoir ou comme étendard, La Défense est sans cesse réduite à des poncifs. Sa véritable nature reste bien cachée derrière la caricature qu’elle offre complaisamment d’elle-même. Elle est la projection de fantasmes collectifs: vitrine de l’urbanisme et fierté nationale pour les uns; symbole de l’anonymat et de l’inhumanité des grands ensembles de bureaux pour les autres. Il semble qu’il n’y ait que deux opinions possibles. Ses concepteurs se sont discrédités en faisant l’apologie lourde et naïve d’une idée de la modernité qui était déjà obsolète au moment de sa mise en œuvre. Mais La Défense a survécu à l’époque de l’urbanisme criminel, et ne peut être rangée dans la catégorie des catastrophes totales (peu importe que ce soit par hasard ou non). Il est maintenant possible de l’examiner différemment." 

mercredi 16 avril 2008

ecologik, une nouvelle revue


Le deuxième numéro propose un dossier de plus de trente pages sur les immeubles de bureaux écologiques. Dans le premier numéro d’Ecologik, les thèmes abordés (architecture et urbanisme), les portraits, les réflexions sont liés à des démarches “éco-responsables”. Les réalisations présentées sont illustrées par une importante iconographie et des plans. Chaque bâtiment est conçu dans un souci de démarche environnementale, avec des choix techniques appropriés, en tenant compte aussi de l’usage des espaces et des pratiques qui y sont associées.

vendredi 11 avril 2008

Utopies réalisables à Shanghai : les ponts habités

Salle archicomble pour écouter le "maître" Yona Friedman, 85 ans. L'architecte d'origine hongroise a présenté son concept de ponts habités pour la ville chinoise de Shanghai lors d'une conférence le 8 avril à Paris, au Pavillon de l'Arsenal. Avant d'aller en Asie, les maquettes de ces projets sont visibles jusqu'au 1er juin à Bordeaux, dans le cadre d'une exposition rétrospective consacré à l'auteur par le centre d'architecture Arc en rêve. Un lieu dont le nom est approprié pour accueillir un utopiste dans l'âme.
"Etrangement, la rue principale de Shanghai mène le piéton au fleuve, mais elle s'arrête là", s'étonne encore aujourd'hui Yona Friedman. En 2002, l'architecte a proposé de "relier les deux rives de la ville en continuant cette rue au-dessus du fleuve". Une "idée" qui a fait "sourire poliment" les Chinois, mais sans plus. Cinq ans après, le Visual Art Institute de Shanghai expose le concept de pont habité au public, à qui "il plaît". Aujourd'hui, les choses semblent se concrétiser car "un concours entre jeunes architectes chinois" va être organisé. L'une des raisons étant probablement la perspective de "rentabiliser ces gratte-ciel horizontaux".
"Aider l'imaginaire des architectes"
Les multiples maquettes réalisées par Yona Friedman serviront de "programme" aux équipes concurrentes. "Mon travail est d'aider l'imaginaire des architectes, à eux ensuite de conserver telle ou telle partie de ce que je leur suggère", commente avec humilité le concepteur. Techniquement, la structure de tous les ponts habités est la même : "une ossature tridimensionnelle multi-niveaux forme le tablier" et, entre ces barres suspendues à des pylônes, "des volumes utilisés comme commerces, cafés, loisirs, bureaux, jardins…" Les diverses déclinaisons de cette structure s'appellent "pont éclaté", "pont promenade", "pont bazar" ou "pont ellipse". Pour ce dernier, Yona Friedman parle de "pont qui dort dans son hamac", car son tablier tient à plusieurs faisceaux de câbles. Après un feu d'artifice d'images, de croquis et de photomontages, l'architecte a invité l'auditoire à se rendre à Shanghai d'ici "vingt ans", pour "voir tous ces ponts dans la réalité". Les applaudissements ont alors retenti dans la salle, comme pour faire en sorte que le rêve de cet utopiste se réalise. source

vendredi 4 avril 2008

Paris Rive Gauche : Projet urbain, mémoire banale et culture


Pendant longtemps, seules élévations du quartier avec les Grands Moulins et leurs silos, au milieu des voies ferrées, les Frigos se trouvent aujourd'hui au coeur d'un quartier qui se veut moderne dont la construction bât son plein. 

L'aménagement de l'est parisien, avec la création du Parc de Bercy de l'autre côté de la Seine, la construction de nouveaux immeubles, entre la gare d'Austerlitz et le Boulevard Masséna, avec une forte densité d'occupation, a mis en péril le projet artistique né dans les Frigos. Ne bénéficiant d'aucun classement architectural comme les Grands Moulins, considérés comme une friche industrielle, ils devaient être détruits pour laisser place à des constructions modernes de rendement (Le site des Frigos : cliquez sur le titre). 

jeudi 3 avril 2008

Multitudes n°31 2008/1 L'ambivalence de la participation et l'urbanisme situationnel


Des groupes d’auto-construction se multiplient aujourd’hui en Allemagne, en réponse à l’abandon d’une politique publique du logement. Mais ces groupes réservés de fait aux classes moyennes sont fonctionnels par rapport à cette politique. Ces groupes visent la propriété individuelle du logement. Ils n’ont aucun égard pour l’insertion urbaine de leur îlot. Il y a par contre un autre urbanisme situationnel, mal toléré des autorités, qui se développe à la marge, dans les lieux écartés. Les mouvements pour l’urbanisme participatif obéissaient à d’autres logiques, depuis l’advocacy planning des années 1970, qui développait des alternatives aux projets urbains, jusqu’aux Community Design Centers qui travaillent avec les minorités ethniques. Mais cette forme d’organisation tend aussi à être récupérée dans des projets d’homogénéisation. Quelles seraient alors les conditions d’intervention d’un urbanisme situationnel réellement pluraliste et non hégémonique ?
Jesko Fezer
Mathias Heyden

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